Ou les chouchous…
A Nadia nos discussions toujours passionnantes m’ont bien inspirées.
Pour qui a eu de la fratrie où régnait une compétition affective ou de la jalousie, le terme de « chouchou » doit vous parler.
Un chouchou n’est autre que le frère ou la sœur détestable qui fait écran entre les parents et soi. Du moins le pense-t-on lorsque l’on est encore enfant. Tout simplement parce que nous pensons que les parents l’aiment plus que nous. En toute subjectivité et avec notre filtre de perception immature bien entendu.
« Nous sommes frères par la nature, mais étrangers par l’éducation. »
Confucius
Même si le parent semble favoriser un enfant par rapport aux autres il ne s’agit pas d’une faveur. Cet amour inapproprié handicape ou condamne souvent cet être aimé, le « mal-aimé » en réalité. Celui qui se sent mal aimé ou moins favorisé en amour filiale peut nourrir un ressentiment vis à vis du parent ou le membre de la fratrie concerné. Alors que ce dernier est condamné à ne pas vivre la frustration, à ne pas avoir de limite et à être un éternel insatisfait.
En réalité ce pseudo amour ne lui rend nullement service. Trop préservé, le mal-aimé n’est pas armé pour cheminer de façon mature. Habitué à être assisté, à ne pas faire par lui-même ou à être surprotégé.
Le mal-aimé va traverser des situations auxquelles il est peu préparé. Et le monde ne réagira pas comme maman ou papa, avec une bienveillance exagérée. Il se sentira certainement rejeté ou déconsidéré… Alors que c’est lui qui nourrissait des attentes. Il sera alors dans la réaction voire même une sur-réaction en explosant ou en étant inhibé. Pas habitué à être recadré, ignoré ou simplement non pris en compte.
Qu’en est-il de cet autre enfant, l’invisible ? Celui qui doit se contenter des »restes » de temps, d’affection, de disponibilité. Celui qui se vit comme un second choix, celui qui souhaiterait seulement un peu d’attention, qui aspire à être mis en lumière ne serait ce qu’une fois, histoire de voir ce que cela fait. Souvent prêt à se sacrifier pour un instant de présence.
Des deux qui est réellement le mal-aimé ? Celui qui baigne dans un amour qu’il ne considère à peine ou celui qui guette cet amour tel un mirage ?
Comment peut évoluer une telle fratrie ? Peut-on imaginer qu’il règne bienveillance dans une fratrie où la concurrence est exacerbée ? Peut-on imaginer qu’il existe une compassion ou sympathie entre ses membres d’une même fratrie qui visiblement n’ont pas eu les mêmes parents ? Et qui visiblement n’ont pas les mêmes cartes.
Qu’en est-il de l’amour véritable ? Il n’y a aucun amour véritable dans ce genre de fratrie, ce genre de relation n’y invite pas et dans ce genre de famille il n’est question que d’amour conditionnel.
A qui incombe la responsabilité ? À chacun incombe la responsabilité de se satisfaire. Selon Jacques Salomé nous ne sommes pas responsable de ce qui nous arrive mais nous sommes responsable de ce que nous en faisons. A nous de ne pas nous laisser impacter par tout ce qui vient de l’extérieur.
Et toi, étais-tu le chouchou ou l’enfant de l’ombre ? Comment as-tu vécu cette relation ?
Quand deux frères travaillent ensemble, les montagnes se transforment en or.
Proverbe chinois
Bien à toi,
Mahany
Je me suis retrouvé dans ton récit… Mais il est difficile de ne pas se laisser impacté par tout cela.. Malheureusement
Merci pour ton retour, il est plus facile de le dire que de le faire. Parfois cela peut nécessiter un travail.
Prends soin de toi.