Hors de question !
Un homme en colère est un homme qui n’a pas su dire non et éprouve, en plus, le remords de ne pas l’avoir fait.
Tahar BEN JELLOUN
Lorsque nous avons habitué quelqu’un à lui dire « OUI » même au détriment de notre bien-être, le jour où ce n’est plus possible et qu’il entend ton premier « NON » cela peut lui paraître ahurissant. Une réaction d’incompréhension, de rejet voire de mépris. « Comment oses-tu… ? » « Tu ne m’aiderais pas… ? » Donc lorsque nous nous affirmons ou décidons de nous donner la priorité ou simplement nous respecter, l’autre ne nous comprend plus.
« On ne peut plus compter sur toi » « Tu as changé… pas qu’en bien » « C’est plus pareil, on peut rien te demander » Oui changer c’est bouleverser l’organisation existante ; bousculer toutes les habitudes ; déséquilibrer les dynamiques existantes dans les relations antérieures. Et les « habitué(e)s, les opportunistes et autres profiteurs ne sont pas prêts à autant de changement. Voir leurs privilèges diminuer ou disparaître, leur bouleversement est à la hauteur du bénéfice antérieur. Et nous connaissons le poids des habitudes, difficile de s’en débarrasser du jour au lendemain.

Rompre avec ces relations disharmonieuses, dire non est libérateur et puissant. Eh oui ils vont devoir faire sans toi, sans ton aide. C’est l’effet papillon, ce non peut provoquer un cataclysme.
Quand tous s’accordaient à dire que notre principale qualité est la disponibilité, ou la générosité voire la gentillesse. Ces qualités peuvent nous rendre la vie inconfortable. Ne pas pouvoir ou savoir dire non à l’autre c’est se l’infliger à soi et taire ses propres besoins. Non à sa liberté, non à son temps libre pour satisfaire autrui.
Si notre entourage nous évite quand nous sommes moins disponibles, qui fréquentaient-ils ? Une personne à leur service ou cette personne pour ce qu’elle est. Souvent une sélection naturelle s’opère seule, un vide autour de soi, étape nécessaire. Inutile de les retenir.

A part à 2 ans, à quel moment as-tu dit « NON » ?
Bonne lecture
Mahany
2 commentaires
DIALLO · 5 juillet 2019 à 0h10
Très beau texte. Oui dire « non » est le premier acte qui prouve qu’ on est un être libre. Ne vois tu pas que le Seigneur des mondes, nous invite à dire non comme préalable à notre islamité, c’est à dire notre soumission à sa divine volonté. Ce n’est pas un hasard, que la chahaada, le témoignage qui fait qu’ on intègre la grande famille de la foi, commence par une négation; le fait de nier la divinité de toute créature avant de confirmer la souveraineté du Dieu Unique sur sa création.
Dire non, c’est affirmer notre humanité et notre personnalité. C’est faire comprendre à l’autre, que dans la vie, il est impératif de faire des choix qu’ il faut assumer et en rendre compte. Qu’ on est pas destiné à être la propriété qui que ce soit et quel qu’il soit et qu’ on doit d’abord se servir pour pouvoir mieux servir les autres. Qu’ on doit d’abord penser à nous pour mieux penser aux autres. Qu’ on doit d’abord nous aider pour mieux aider les autres. Qu’ on doit d’abord nous sauver pour mieux sauver les autres…
Mahany · 13 juillet 2019 à 0h55
Merci pour ton message, tu as bien cerné la problématique. Au plaisir.