Kathryn STOCKETT
Née en 1969 à Jackson, elle est une romancière américaine connue depuis la parution de son premier roman de 2009 The Help (titre originale de la couleur des sentiments), qui raconte les conditions de vie dégradante des domestiques noires américaines travaillant dans les maisons de familles blanches dans l’État du Mississippi pendant les années 1960.
Source Wikipédia
Un livre poignant sur la ségrégation
Un livre de fiction qui parle de ségrégation. On y relate le quotidien des bonnes aux Etats Unis, avec encore présent en fond de décor l’esclavage et ses nostalgiques, et tout cela dans l’Etat du Mississipi à Jackson, certainement l’Etat le plus ségrégationniste à l’époque.
C’est l’histoire que raconte Aibileen, Minny et Skeeter, deux noires et une blanche.
Aibileen avec sa vie bouleversée par la perte d’un enfant, Minny au caractère bien trempé n’a pas sa langue dans sa poche, et Eugénia dite Skeeter qui est bien différentes de ces amies blanches. Elle veut être journaliste et auteure et aimerait soutenir une cause qui en vaut la peine. Au détriment de son confort elle va proposer ses services pour exposer le point de vue d’une classe de la population que l’on entend jamais.
Etre noir pendant l’apartheid, c’est être un sous-homme, plus tout à fait un esclave mais pas totalement un humain à part entière. On y relate que l’on pouvait à cet époque-là hériter d’une bonne, que les politiques pouvaient clamer haut et fort qu’ils étaient pour la séparation des races. Et toutes une séries de lois toutes aussi injustes les unes que les autres étaient en vigueur en défaveur des noires. Les bonnes travaillaient dans des conditions des plus difficiles.
Et le comportement de ceux qui les soumettent était plein de contradictions, ils confiaient l’éducation de leurs enfants aux bonnes, elles pouvaient donc avoir une proximité, une affectivité et faire preuve de maternité à leur égard et toutefois, ils ne pouvaient partager les mêmes WC ni même ranger leur repas dans le même réfrigérateur que les blancs.
Tout cela avec la loi de leur côté. Les noirs étaient donc à la merci des blancs qui pouvaient les réprimander, les priver de subsistance, les lyncher et même les tuer sans être inquiétés. Ils pouvaient être battu à mort pour avoir oser demander l’égalité, le droit de fréquenter les mêmes établissements ou s’être seulement trompé de toilettes.
Les bonnes qui ne supportaient plus toute cette hypocrisie et injustice ont fait preuve de courage pour raconter leur quotidien, elle vont avec Skeeter écrire sur leurs conditions, comme un témoignage pour la postérité.
Une adaptation cinématographique existe, cependant le film est plus léger que le livre, beaucoup de détails sont omis et beaucoup d’interprétation et parfois on ne retrouve pas la personnalité des personnages qui ne correspondent plus au descriptions dans le roman.
Mon point de vue
Pourquoi un tel roman ?
Est-ce que le livre donne réellement la parole aux domestiques ?
Ce qui est dommage est ce cliché : des noires aidées par un blanche, ceci est évoquée une fois « pourquoi on aurait besoin d’une blanche, on peut se débrouiller seul » ? dit Minnie.
Certainement qu’au Mississipi à cette époque cela n’aurait pas été possible qu’elles puissent avoir accès aux médias sans contribution externe.
J’ai retrouvé une interview de Viola DAVIS celle qui incarne Aibileen à l’écran, où elle regrette d’avoir joué dans ce film. Elle a le sentiment que le point de vue des noirs n’est pas mis en lumière, et connaissant cette situation de l’intérieur car sa mère et sa grand-mère ont vécu ces évènements, elle reste sur sa faim.
Cela dit l’auteure n’est pas noire, elle a beau bien relater les évènements, elle ne peut les avoir vécu que de l’extérieur. En épilogue, elle parle de la bonne qui l’a élevée « Demetrie » et là on retrouve bien le descriptif qu’il y a eu durant tout le roman et cela vient légitimer sa parole et sa prise de position. Et cela répond à la question pourquoi ce livre et pourquoi ce point de vue. Un bel hommage fait à Demetrie.
Je t’invite à découvrir ce fragment de l’histoire qui est tragiquement bien conté.
Je te souhaite une bonne lecture.
Au plaisir d’échanger.
Mahany